La mérule pleureuse, souvent surnommée le « cancer du bâtiment », continue de semer la désolation dans de nombreuses régions françaises. Ce champignon lignivore, connu pour sa capacité à détruire les structures en bois, prolifère dans des environnements où l’humidité et la chaleur se combinent. Cependant, un champignon ressemblant à la mérule a aussi fait son apparition. Bien que parfois moins destructeur, ce fléau peut engendrer une confusion chez les propriétaires et retarder les interventions nécessaires. Dans les départements les plus touchés, principalement situés dans des zones au climat humide, la vigilance reste de mise pour reconnaître et contrer cette menace insidieuse.
La mérule : un champignon qui aime l’humidité
Scientifiquement nommée Serpula lacrymans, la mérule a gagné sa renommée sombre grâce à ses capacités destructrices envers le bois. Ce champignon apparaît généralement sous forme de filaments allant du blanc au lilas, évoluant parfois vers des teintes orangées et brunâtres. Son aspect est distinctement cotonneux, surtout lorsqu’il est en croissance avancée. La colonie forme une sorte de tapis fongique visible à l’œil nu.
Elle se développe idéalement dans des environnements où l’humidité et la chaleur coexistent. Ainsi, les greniers mal ventilés ou encore les espaces cachés derrière les murs constituent ses lieux de prédilection. Le taux d’humidité préféré par la mérule dépasse rarement les 20 %, ce qui facilite son implantation dans de nombreux foyers européens où les conditions climatiques peuvent créer cet environnement propice. Si vous pensez être concerné, lisez le guide : Comment éviter la condensation sur un mur froid ?
La mérule, un champignon dévoreur de bois
Lorsque la mérule s’établit dans un espace boisé, elle entreprend de décomposer le bois pour s’en nourrir. Elle sécrète des enzymes capables de transformer ce dernier en nutriments essentiels, fragilisant ainsi la structure du matériau. Si laissé sans traitement, un bois infesté perd rapidement sa résistance mécanique, mettant en péril l’intégrité structurelle de la maison. En plus des détériorations matérielles, la mérule présente également un aspect insidieux : sa capacité à migrer sur de longues distances via ses spores légères. Celles-ci, dispersées par le vent, traversent des rues et même des pavés, puis cherchent toujours de nouvelles sources de nutrition.
Un champignon ressemblant à la mérule…
Parmi les champignons qui occupent les mêmes habitats que la mérule, le Coniophora puteana ou coniophore des caves se distingue par son allure et comportement similaires. Bien qu’il prenne grand soin de ressembler à la mérule, il demeure toutefois légèrement moins nuisible. Comme sa consœur, son apparence est caractérisée par un mycélium blanc cotonneux. Cependant, malgré sa dangerosité moindre, arriver à identifier le coniophore dès son apparition reste crucial. Sans intervention rapide, ce champignon pourrait occasionner des dommages significatifs aux structures en bois non protégées. De plus, il contribue à l’humidité excessive, condition optimale pour attirer d’autres champignons nuisibles. Ce sont de bonnes raisons d’investir sur une isolation du sous-sol et des combles.
Pourquoi devez-vous maîtriser le cycle de vie du coniophore ?
Le coniophore poursuit un cycle de vie opportuniste, tirant avantage de l’humidité résiduelle et des recoins peu ventilés. Comprise entre autres facteurs, une humidité relative élevée au niveau du bois accélère son développement. Pour anticiper et empêcher cette prolifération, Il vaut mieux surveiller et évaluer régulièrement l’état des combles, charpentes et autres éléments en bois.
Comme pour beaucoup de problèmes liés aux champignons xylophages, pareilles circonstances recommandent une approche proactive. Une ventilation accrue et des traitements contre l’humidité représentent des armes redoutables contre leur progression, empêchant ainsi une situation initiale de se muer en catastrophe domestique.
Autres champignons mimant la mérule
Outre le coniophore, d’autres types de champignons peuvent véhiculer une confusion chez les observateurs inexpérimentés. Des espèces comme la pourriture humide apparaissent, elles aussi, dans des décors similaires, l’événement déclencheur étant souvent une hausse d’humidité soudaine ou soutenue.
La pourriture humide prospère principalement quand un événement majeur comme une inondation ou une fuite importante survient. Dans ces cas spécifiques, l’humidité de 50 %, offre au champignon une formidable possibilité de colonisation. Néanmoins, contrairement à la mérule, ce type de pourriture a besoin d’un degré d’humidité supérieur, limitant quelque peu ses attaques sournoises.
Comment remédier à la mérule et compagnie ?
Une bonne régulation du taux d’humidité de son logement constitue un précieux rempart contre l’envahissement par ces champignons. Voici quelques mesures simples à mettre en œuvre :
- Installer un système de déshumidification efficace afin de contrôler et diminuer toute humidité ambiante excessive,
- Vérifier régulièrement les points d’entrée potentiels d’humidité causée par une mauvaise étanchéité (fuites de toiture, défauts des canalisations…),
- Entretenir une ventilation suffisante, notamment dans les zones enclavées telles que les combles et les sous-sols.
Si détectez des manifestations de mérule ou champignons imitant la verrue brune, une action rapide s’impose afin de circonscrire la menace. Pour cela, plusieurs étapes clés doivent être envisagées avant le recours à toute expertise professionnelle. Inspectez toutes les surfaces contaminées. Puis, pensez à l’utilisation temporaire de barrières physiquement divisionnaires ou plastifiées.
Une fois l’infestation localisée, recourir à des traitements chimiques spécialisés pourrait suffire pour éloigner les intrus. Toutefois, certains voudront opter pour des approches naturelles. Il existe des produits naturels ciblant directement la racine du problème tout en préservant l’environnement immédiat.
Conseil ultime : quelle que soit la méthodologie choisie, rétablir un équilibre climatique adéquat restera impératif pour un succès durable contre la mérule et tout champignon qui lui ressemble.