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Que vaut le torchis comme isolant thermique ?

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Bien que la fabrication du torchis relève d’une pratique ancestrale, il n’en reste pas moins utilisé de nos jours. Il entre dans la conception de nombreux matériaux de construction modernes, tels le parpaing ou la brique cuite, avec comme principaux éléments constituants de la terre argileuse, de la paille, et de la fibre végétale.

Le torchis se rencontre notamment sur les maisons anciennes ou traditionnelles à colombage. Dans cet article, intéressons-nous davantage à ses performances thermiques dans l’isolation naturelle des murs.

A quelles performances thermiques s’attendre avec le torchis ?

Le torchis se rencontre dans toutes les régions de France, notamment en Bresse, en Normandie, en Alsace, etc. Non porteuse et ne pouvant même servir de support pour la toiture, sa pose requiert une structure constituée de blocs monomurs ou en bois. Composé d’eau, de paille, de terre et d’argile, le torchis combine plusieurs avantages. D’abord, de par sa composition, il est totalement écologique, économique et possède des propriétés isolantes.

Cependant, le torchis utilisé seul ne peut suffire à isoler convenablement l’habitation du chaud et du froid, notamment dans certaines régions. De ce fait, avec sa conductivité thermique située entre 0,57 à 0,59 W/m.K, il sert surtout à compléter une isolation thermique déjà en place. En revanche, la paille contenue dans le torchis, en plus grande quantité que ses autres compositions, en fait un bon isolant phonique.

Les différents types de torchis

Comme ses recettes de fabrication déterminent son rendu, le torchis se décline en plusieurs variétés. On peut par exemple en fabriquer avec 1 part de sable, laquelle va déterminer la couleur de l’enduit, 3 parts de terre, et 4 parts de paille. On peut appliquer cet enduit à la terre en monocouche, avec ou sans finition, ou en bicouche épaisse de 10 cm. Ainsi, on peut avoir du torchis lourd, caractérisé par un important ratio de terre et peu de paille. Ce type de torchis agit par l’inertie thermique, procurant de la chaleur en hiver et l’inverse l’été.

S’il s’agit d’optimiser l’isolation, la mixtion légère, obtenue par coffrage ou des lattes en bois, s’applique en doublage des murs, du côté de la paroi froide. Ce second type de torchis accroit la durabilité du bois en assurant sa protection contre l’humidité. On a donc affaire à un enduit isolant, pouvant être mis en œuvre sur tous types de murs (anciens conçus en terre ou en pierre, ou modernes).

Les bonnes raisons de privilégier le torchis en isolation thermique

Sa structure et sa densité d’environ 300 ou 400 kg/m3 font du torchis un bon isolant thermique. Capable d’arrêter les fréquences graves qui sont les plus compliquées à arrêter, il isole aussi des bruits, mieux que le parpaing et la brique. Souvent utilisé sur des murs en bois, le torchis évite leur pourrissement en permettant à l’ossature de respirer. Facile d’entretien, il ne présente aucun risque de fissuration, comme c’est le cas du ciment. Ses matières de fabrication ne risquent aucune pénurie et sa conception ne mobilise aucun traitement polluant.

Ce qui en fait un matériau écologique par excellence. Mais outre ses propriétés isolantes, ce matériau dispose également d’une excellente perméabilité à l’eau, contribuant à la longévité de la structure. Il a une propriété hygrorégulateur. Les insectes ni les rongeurs ne risquent pas de l’attaquer. Sa forte teneur en paille fait qu’il tient ses promesses en tant qu’isolant thermique. Bref, toutes ces caractéristiques font du torchis un matériau isolant extérieur idéal.

Comment restaurer le torchis ?

Malgré sa durabilité accrue, le torchis peut s’endommager avec le temps. Heureusement, des solutions pratiques existent pour les prévenir ou les traiter, suivant leur nature. Les problèmes récurrents avec ce type d’enduit concernent généralement des dégradations rencontrées au niveau du haut et du bas du mur. Souvent, elles sont dues à une stagnation d’eau au pied du mur ou de l’eau de pluie qui a tendance à se rabattre sur une zone particulière de la façade.

Dans le premier cas, il peut être intéressant de créer un caniveau pour une bonne évacuation de l’eau. Dans le second cas, une couvertine sur les murets peut être envisageable pour que le toit parvienne à protéger efficacement le mur des eaux de pluie. Il arrive également que, lorsqu’on utilise du ciment pour enduire le torchis, cela a tendance à priver le mur d’une bonne aération, emprisonnant l’humidité dans le mur et provoquant une remontée capillaire.

Cela provoque une trace au niveau de la façade enduite. Pour y remédier, il faut nécessairement enlever cet enduit ciment, idéalement durant le mois de juin. On peut aussi laisser sécher le temps nécessaire (environ 2 mois) avant de procéder à une restauration du torchis. A l’origine populaire dans les maisons de campagne, l’usage du torchis s’étend désormais dans la conception d’habitations modernes.

Isolation en torchis : quel est son prix ?

Ayant dans sa constitution des matériaux très accessibles et abordables comme la paille, le torchis compte parmi les matériaux d’isolation les plus abordables. Effectivement, si vous optez pour du torchis allégé, c’est-à-dire qui renferme plus de paille, cela ne vous coûtera qu’entre 1,5 à 3 euros le m². Le meilleur moyen de budgétiser son projet reste toutefois la demande de devis par des professionnels, en passant par exemple par notre formulaire de devis sans engagement.

Le torchis utilisé comme isolant : ses conditions d’installation

Le torchis assure la protection du bois contre l’humidité, ce qui en fait un matériau idéal pour combler les ossatures faites avec du bois. Augmentant la durabilité des ossatures bois, il offre ainsi une régulation hygrométrique optimale de l’habitation. Sinon, sa pose se fait sur lattes de bois. Préalablement à l’application du torchis, il est nécessaire d’humidifier un peu le support afin qu’il adhère mieux.

Il est possible de poser du torchis sur les murs, les ossatures en bois, et même aux planchers. Si vous visez à accroître l’inertie thermique du mur par exemple, le torchis lourd contenant davantage de terre est la meilleure alternative. Mais s’il s’agit d’augmenter les performances de l’isolation, le mieux est de se tourner vers le torchis allégé avec une plus grande proportion de paille.

Torchis vs les autres matériaux d’isolation naturels

Le torchis, bien que traditionnel, est souvent comparé à d’autres matériaux d’isolation naturels tels que la laine de mouton, la fibre de bois, et la laine de chanvre. Chacun de ces isolants présente des avantages et des inconvénients spécifiques en termes de performance thermique, coût, et facilité d’installation.

Performance thermique

  • Torchis : Le torchis offre une inertie thermique appréciable, régulant efficacement les variations de température. Cependant, sa conductivité thermique est plus élevée (0,57 à 0,59 W/m.K) que celle des autres matériaux naturels, ce qui le rend moins performant en isolation pure.
  • Laine de mouton : Très performante avec une conductivité thermique de 0,035 à 0,045 W/m.K, la laine de mouton est idéale pour une isolation thermique efficace.
  • Fibre de bois : Offrant une bonne performance thermique (0,038 à 0,045 W/m.K), elle assure également une excellente isolation phonique.
  • Laine de chanvre : Avec une conductivité thermique de 0,039 à 0,045 W/m.K, elle est également très performante, tout en étant résistante à l’humidité.

Coût des matériaux d’isolation naturels

  • Torchis : Environ 1,5 à 3 euros par m², selon la proportion de paille et la disponibilité des matériaux locaux. C’est l’option la plus économique parmi les isolants naturels.
  • Laine de mouton : Environ 15 à 30 euros par m². Ce coût inclut les traitements nécessaires pour améliorer sa résistance au feu et aux mites.
  • Fibre de bois : Varie de 15 à 25 euros par m², selon la densité et le type de panneaux. Elle offre un bon rapport qualité-prix, surtout pour une isolation thermique et phonique.

Laine de chanvre : Environ 10 à 20 euros par m². Le coût dépend de la qualité et de la certification du matériau, mais reste compétitif pour ses performances isolantes.

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