La laine de bois s’affirme comme un choix prisé parmi les matériaux d’isolation, en raison de ses propriétés naturelles et écologiques. Toutefois, ce matériau soulève certaines interrogations concernant sa sécurité. S’agit-il d’un risque à prendre ou est-ce simplement un compromis pour bénéficier d’une isolation efficace et respectueuse de l’environnement ? Plongeons-nous dans les caractéristiques de la laine de bois pour mieux comprendre ces enjeux.
Malgré le danger, la laine de bois séduit
La laine de bois est un matériau biosourcé fabriqué à partir de fibres de bois, généralement issues de résineux comme le pin ou l’épicéa. Ces fibres sont liées entre elles par un procédé mécanique ou thermique, parfois avec l’ajout d’un faible pourcentage de liants naturels ou synthétiques pour améliorer leur cohésion. En France, la production de laine de bois s’inscrit dans une démarche de durabilité. Les approvisionnements sont souvent certifiés PEFC ou FSC, garantissant une gestion responsable des forêts.
D’un point de vue technique, la laine de bois possède une conductivité thermique (λ) comprise entre 0,038 et 0,045 W/(m·K). Cela en fait un isolant performant, comparable à d’autres matériaux écologiques comme la ouate de cellulose ou la fibre de bois rigide. Son déphasage thermique, pouvant atteindre 10 à 12 heures, est particulièrement apprécié pour limiter les surchauffes estivales, un avantage non négligeable dans les régions soumises à de fortes variations climatiques.
Un excellent isolant phonique
Sur le plan acoustique, sa structure fibreuse absorbe efficacement les bruits aériens et les vibrations. Cela en fait un choix judicieux pour l’isolation des planchers et des murs mitoyens. Sa perméabilité à la vapeur d’eau (coefficient µ) favorise une régulation naturelle de l’humidité, réduisant ainsi les risques de condensation à l’intérieur des parois.
En France, la laine de bois est reconnue par les normes en vigueur en matière d’isolation, notamment les NF EN 13171 et NF EN 15101, qui encadrent ses propriétés mécaniques et thermiques. Elle est également éligible aux aides financières comme MaPrimeRénov’, à condition que le produit utilisé soit certifié ACERMI ou bénéficie d’une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES).
Combustibilité : principal danger de la laine de bois ?
Représentant un niveau de danger moindre, laine de bois est classée en réaction au feu selon la norme NF EN 13501-1. Sans traitement, elle appartient généralement à la Euroclass E, ce qui signifie qu’elle est combustible. Cependant, certains produits ignifugés atteignent la classe B ou même A2, grâce à l’ajout de sels de bore ou d’autres retardateurs de flamme. En France, la réglementation incendie (arrêté du 21 novembre 2002) impose des exigences strictes selon le type de bâtiment. Par exemple, dans les immeubles d’habitation de plus de 28 mètres, les isolants doivent être au minimum classés B-s2,d0. Ce classement garantit une meilleure résistance au feu, essentielle pour la sécurité des occupants.
Pour les maisons individuelles, la laine de bois représente un danger relatif à bien des égards. Mais cet isolant peut être utilisée sous réserve de respecter les règles de mise en œuvre. Cela inclut l’intégration de parements coupe-feu (plaques de plâtre, enduits spécifiques). Il faut aussi veiller au respect des distances minimales avec les conduits de cheminée ou les installations électriques.
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Risques associés aux additifs chimiques
Certaines laines de bois contiennent des adjuvants pour améliorer leur résistance au feu, aux moisissures ou aux insectes. Les sels de bore, bien que naturels, peuvent poser des problèmes en cas d’exposition prolongée. En France, les émissions de composés organiques volatils (COV) sont réglementées par l’arrêté du 19 avril 2011. Celui-ci impose un étiquetage des produits de construction selon leur niveau d’émission (de A+ à C).
Pour limiter les risques sanitaires, il faut de choisir des produits labellisés Ange Bleu ou Natureplus. Ces certifications garantissent une faible teneur en substances nocives, réduisant ainsi l’impact sur la santé. Lors de la pose, le port d’un masque P3 et de gants est préconisé. Cette précaution permet d’éviter l’inhalation des poussières et le contact cutané avec les fibres.
Ralentissement biologique : parasites, moisissures et autres dangers
La laine de bois non traitée peut être vulnérable aux attaques fongiques en cas d’humidité excessive (taux supérieur à 20 %). Pour y remédier, la norme NF EN ISO 10456 préconise des mesures de protection. Cela inclut l’installation de pare-vapeur hygrorégulants ou de freine-vapeur adaptés au climat local. Concernant les nuisibles, les rongeurs et insectes xylophages peuvent être dissuadés par l’ajout de répulsifs naturels. Pensez notamment à la terre de diatomée. Les panneaux de laine de bois densifiés sont aussi moins accessibles à la colonisation.
Le coût et la valeur ajoutée compensent les inconvénients
Le prix de la laine de bois varie entre 15 et 40 €/m² pour une épaisseur de 100 mm, selon la densité et les traitements appliqués. Bien que plus chère que la laine de verre (5 à 15 €/m²), elle offre une meilleure durabilité. Sa durée de vie est estimée à 50 ans contre 30 ans pour les isolants minéraux.
En termes de performance énergétique, son utilisation peut permettre d’atteindre les exigences de la RT 2020. Elle est particulièrement efficace pour réduire les ponts thermiques grâce à une pose en double couche croisée. Les économies sur les factures de chauffage peuvent compenser le surcoût initial, notamment dans les zones climatiques H2 et H3.
Conseils pour tirer profit de la laine de bois sans danger
Pour une installation optimale, il est essentiel de respecter les DTU 31.2 (isolation des combles) et DTU 25.41 (isolation des murs par l’extérieur). Une attention particulière doit être portée à l’étanchéité à l’air, avec la pose de membranes adaptées pour éviter les déperditions. En cas de rénovation, une étude préalable de l’état des parois (humidité résiduelle, présence de mérule) est indispensable afin d’éviter les pathologies ultérieures.
Les professionnels certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) sont les plus à même de garantir une mise en œuvre conforme aux normes en vigueur. La laine de bois représente une solution d’isolation performante et écologique. Il faut toutefois respecter les règles de pose et de choisir des produits certifiés. Son utilisation s’inscrit dans une démarche de construction durable, en adéquation avec les réglementations françaises et européennes.