Dans le cadre d’une rénovation, l’isolation par l’extérieur avance des avantages innombrables malgré son prix légèrement supérieur à celui d’une ITI (isolation par l’intérieur). Elle est surtout intéressante en cas de projet de renouvellement de façade. D’ailleurs, il s’agit de la technique d’isolation la plus prisée en Europe du Nord. En France, le problème est qu’il y a encore peu de spécialistes en la matière. Toutefois, cette situation tend indéniablement à évoluer petit à petit.
Pour un confort thermique optimal, rien ne vaut l’isolation par l’extérieur. Elle est d’autant plus à privilégier si vous avez certaines contraintes, comme le fait de ne pas pouvoir déménager lors des travaux, ou par rapport au volume habitable que vous souhaitez certainement préserver.
Comment procède-t-on à l’isolation par l’extérieur en rénovation ?
On distingue 3 techniques en isolation par l’extérieur, chacune offrant un rendu esthétique spécifique :
L’installation d’un double mur
Il s’agit d’un mur maçonné à doubles parois, dont l’une est porteuse et l’autre servira de parement, et entre lesquelles seront fixés un isolant. Des systèmes d’ancrage serviront à fixer le double mur ainsi obtenu. Au cas où le mur de parement manque de perméabilité, on peut envisager de prévoir une lame d’air entre celui-ci et l’isolant. Le but étant d’évacuer plus facilement les condensations formées.
Le bardage
Le bardage requiert une ossature à fixer contre le mur externe pour servir de support à l’isolant. La fixation se fait à l’aide de chevrons ou de pattes d’équerre. Combiné à un pare pluie, le bardage servira de protection contre les intempéries pour l’isolation. Notons qu’on peut avoir un parement de bardage composite, ou traditionnel, en bois, en panneaux de bois, ou en terre cuite. Afin que l’évacuation des vapeurs d’eau se fasse au mieux, il est essentiel de ménager une lame d’air entre l’isolant et le bardage.
L’isolation à l’aide d’enduit
On fixe l’isolant avec des chevilles en plastique de préférence, dans l’optique de restreindre les ponts thermiques. Mais on peut aussi le coller sur le mur de la façade avec un mortier-colle, que l’on va ensuite recouvrir d’une première couche d’enduit d’accrochage doté de treillis d’armature (pouvant être en fibre de verre). Une couche de fond servira à égaliser, puis on termine par l’enduit de finition.
Préalables à l’isolation par l’extérieur en rénovation
Parce qu’elle peut impliquer des travaux de réaménagement susceptible de changer l’apparence de la façade, on ne peut entreprendre l’isolation par l’extérieur sans avoir obtenu un permis de construire. De même, les travaux doivent aussi faire l’objet d’une déclaration auprès des autorités compétentes.
Les autorités pourront ainsi avoir une mainmise sur le contrôle de la conformité du projet aux règlements d’urbanisme. En outre, en cas d’accidents sur le chantier, le propriétaire est tenu par l’obligation d’avoir une couverture assurance dommage-ouvrage. Celle-ci garantira un éventuel dédommagement nécessaire.
Le diagnostic thermique : étape essentielle pour réussir l’isolation par l’extérieur en rénovation
Outre la conformité avec la réglementation en vigueur, les procédures à suivre ne sont pas négligeables, pour une isolation par l’extérieur réussie, en rénovation comme en construction. De surcroît, le montage d’un projet de rénovation doit partir d’un diagnostic thermique par un professionnel agréé ou un bureau d’étude expert en isolation thermique par l’extérieur.
Le diagnostic déterminera si l’état de la paroi se prête à l’isolation ou si elle doit au préalable, faire l’objet d’une réparation. Les problèmes ont souvent pour origines l’infiltration d’eau, des moisissures, ou concernent des ponts thermiques. Vraisemblablement, d’autres procédures post-travaux comme le suivi-évaluation et les vérifications conditionnent également la réussite d’une isolation par l’extérieur. Elles contribuent à un meilleur résultat.
Rénovation : le meilleur matériau isolant pour une isolation par l’extérieur
L’isolation se déroulant à l’extérieur de la maison, il n’y a plus aucune contrainte d’épaisseur à respecter. Par conséquent, toutes les épaisseurs sont possibles, à l’exception faite des menuiseries côté intérieur du mur. Pour ce cas, on privilégiera la performance de l’isolant à son épaisseur. En outre, il est important de veiller à choisir un isolant qui ne bloque pas la transmission des vapeurs du côté intérieur vers l’extérieur.
L’isolant doit ainsi se doter d’une propriété perméable, et avec une bonne capacité hygroscopique. Il est vrai que le polystyrène est très prisé à cause de son faible coût. Toutefois, les matériaux biosourcés sont ceux à privilégier. On peut citer par exemple les panneaux de liège, la paille de blé, la fibre de bois rigide, la brique de chanvre, le béton cellulaire. Les laines minérales et le polystyrène expansé sont populaires, mais ils ne sont pas biosourcés. Il va sans dire qu’avant de poser l’isolant, il vaut mieux régler les problèmes d’humidité, si ceux-ci viennent à se présenter.